Romain Lavault, General Partner chez Partech Ventures

Romain_Lavault

La 1ère Frenchynterview Spécial VCs !!!

Tout d’abord, je voulais vous adresser à tous un énorme MERCI : début Décembre, je me réjouissais d’atteindre 4000 visites / mois et bien, aujourd’hui, on a dépassé le cap des 13.000 ! C’est une très grande satisfaction, vraiment, MERCI à tous !

Alors ça y est… Je vous l’avais évoqué, il y a un petit moment déjà, sur la page Fan, elle était, jusqu’ici en préparation, la voilà aujourd’hui, toute fraichement sortie et c’est un petit événement !

Je suis hyper enthousiaste à l’idée de vous proposer ce tout nouveau format, tant le couple Entrepreneur / VCs est indissociable et repose encore sur bien des incompréhensions, chacun ayant, un peu, tendance à camper sur ses positions… Et moi le premier !

Quand la RP de Partech me propose de rencontrer l’un de leur General Partner France, cela donne à peu près cela :

– Moi : « Euh, oui, c’est sympa de vous intéresser à Frenchy mais je ne fais que les entrepreneurs », pensant intérieurement « Il n’y a qu’eux qui peuvent m’inspirer cette prose que les gens ont l’air d’apprécier… »

– Alors elle précise : « Oui mais c’est aussi un entrepreneur, il a été VP chez Dassault Systèmes… »

– Moi : « ??? » Et, intérieurement : « Oui, mais non, tu vois, entrepreneurs, vraiment, ceux qui sont prêt à se mettre à poil et prendre jusqu’au dernier des risques sur la base d’une conviction… » puis « Bon allez, dis oui, tu vas rencontrer un genre de grand patron, à la sauce Corporate, à la communication bien huilée, mais tu apprendras toujours quelque chose… » alors je réponds : « C’est d’accord ! »

La Bio officielle

Alors après, on m’envoie la Bio qui me dit que : « Romain Lavault occupait, effectivement, précédemment, un poste de Vice-Président Stratégie au sein de Dassault Systèmes, que son arrivée marque une nouvelle étape pour Partech, avec la mise en place d’un dispositif destiné à offrir aux entrepreneurs français un environnement de croissance jusqu’ici réservé à la Silicon Valley…

Qu’après ses études (X, Supaero), Romain commence sa carrière, [highlight]en 1997[/highlight], au sein du groupe français Aérospatiale, avant de rejoindre la start-up franco-russe Starsem, alors jeune opérateur de lancements de satellites…

Que fin 2001, il devient Directeur Associé d’une start-up française en création, Pertinence, spécialisée dans le domaine de l’analyse de données en temps réel, qui sera financée quelques mois plus tard par Partech International. Qu’avec Pertinence, il occupera des fonctions de VP Sales puis Chief Operating Officer, et accumule une précieuse expérience d’entrepreneur entre la France et les Etats Unis où il s’installe à partir de 2005. Que c’est depuis Boston, en 2007, qu’il orchestre la fusion avec l’éditeur américain Intercim, dont il deviendra Vice-Président en charge des ventes mondiales…

Qu’en 2009, l’éditeur français Dassault Systèmes manifestant un fort intérêt pour Intercim, Romain mène alors à bien l’opération d’acquisition, entérinée en 2011. »

Le regard de Frenchy

Ainsi, je reste sur cette idée que je vais rencontrer un profil dont je n’ai pas l’habitude, qu’il va falloir que je me prépare, que j’affute toute ma sagacité si je veux pouvoir être à la hauteur de mon interlocuteur et réussir à ressortir un peu de matière…

Mais, en fait, pas du tout !

Lorsque je le rencontre, Romain aborde un large sourire, il est très détendu, le courant passe immédiatement et il me fait naturellement des confidences.

OUI, je ressens vite, qu’il a bien le vécu d’un entrepreneur, sachant ce que c’est, que de se retrouver du mauvais côté de la ligne de cash… Vous savez, un peu à l’image, d’un bâton de dynamite, dans les cartoons, quand la mèche est épuisée, et que ça vous pète à la gueule !

Il me dit que ses débuts, dans un grand groupe aéronautique, lui donne un peu le sentiment d’avoir louper le 1er wagon des start-up internet, en 1998/99, là on sent vraiment l’entrepreneur qui a envie d’en découdre ! Pour moi, c’est un peu, comme s’il m’avait dit :

L’excellence de mon parcours académique m’ouvre les portes d’une brillante carrière, déjà toute tracée, chez LE grand groupe industriel, champion national, mais je ressens bien que l’aventure est ailleurs et j’ai terriblement envie d’y succomber !

Et, je ressens bien qu’il y a chez Romain, ce truc de l’ingénieur structuré, méthodique qui le pousse à faire les choses, par étapes et dans l’ordre !

J’ai aussi le sentiment que ce qu’il exécute en 2001 avec Pertinence, dans l’analyse de données, ressemble à s’y méprendre aux problématiques de Big Data, du web, d’aujourd’hui, faisant de lui, un des précurseurs sur cette fameuse question !

Ça aussi, c’est une caractéristique d’entrepreneur…

Et puis, vous avez remarqué comment le parcours de Romain n’est fait que d’Allers/Retours? Comme dans un grand ping-pong de la vie : entre un grand groupe, une start-up, un financement réussi (déjà avec Partech…), puis une fusion, une sortie industrielle, à nouveau, un grand groupe, et enfin ce Come Back, en tant que General Partner chez Partech !

Je sais pas vous? Mais moi, j’y vois comme une forme de cohérence, forte !

Le truc qui vous fait réaliser que vous faîtes, ce, pour quoi, vous êtes fait, que vous êtes « El sito » (comme nous disait Patrick Robin) – à la place qui vous convient.

J’y vois, aussi, une forme de loyauté, très prononcée ! Celle de ceux qui vont au bout de leurs engagements, par principe ! Car il en va de la confiance, comme des fonds, ce n’est pas quelque chose que l’on demande ou que l’on reçoit mais quelque chose qui se GAGNE !

Une loyauté, sans laquelle, d’ailleurs, je reste convaincu qu’on ne peut réussir à long terme…

Etre loyal à soi et aux autres contribue à développer une force intérieure, indispensable pour entreprendre…

On ne paie jamais ce que l’on doit en marchant à genoux…

Vous verrez, ce n’est d’ailleurs, par un hasard si Romain, dans une interview, consacrée au Capital Risque, réussit à placer la plus inattendue des déclarations à sa femme !

Amour

Ça tombe bien, car Frenchy est aussi fait pour ça…

Enfin, tout ceci pour vous dire que : Oui, la RP de Partech avait raison, Romain est bel et bien un entrepreneur!

Qui, simplement, à cet instant, revêt une casquette de VC, ne vous y trompez pas quand vous irez le pitcher… Ainsi, on ne pouvait imaginer plus beau casting pour inaugurer cette toute première interview spécial VCs !

Alors quand Romain se prête au jeu de la Frenchy’nterview, on le remercie 1000 fois et ça donne ça !

Frenchy : Votre top 3 des entrepreneurs français ?

Romain : Xavier Niel (Iliad)
David Marcus (PayPal)
Marc Rougier (Scoop.it)

Frenchy : La qualité propre à un bon VC que les entrepreneurs gagneraient à développer ?

Romain : Voir le monde dans son ensemble, la dynamique des forces en présence et se projeter à 5 ans…

Frenchy : La qualité propre à un bon entrepreneur que les VCs gagneraient à développer ?

Romain : Le grain de folie quasi suicidaire, et pourtant salvateur, qui pousse David à affronter Goliath

Frenchy : La clause d’une term sheet que les entrepreneurs gagneraient à mieux intégrer ?

Romain : La relution. Cela évite de se focaliser sur la dilution et réduire bêtement ses levées de fonds quand on peut lever beaucoup d’argent très vite. Les investisseurs veulent des entrepreneurs ultra-motivés. La relution est un extraordinaire moyen d’aligner les intérêts tout en maximisant les moyens mis à la disposition de l’entrepreneur !

Frenchy : Le conseil que vous donneriez à un entrepreneur qui cherche à lever, là, maintenant ?

Romain : Venez voir Partech Ventures en premier ! Non plus sérieusement : n’oubliez pas qu’on investit dans une équipe, pas dans un produit ! A bon entendeur…

Frenchy : Une bonne « valo » c’est quoi ?

Romain : Par définition celle qui convient à toutes les parties, mais aussi celle qui permet de constituer le meilleur syndicat d’investisseurs et de réunir les meilleurs compétences autour de la table. Suivant les cas, il faut que cette valo soit très élevée ou très basse, c’est très dépendant des régions du monde. Ce qui compte d’ailleurs, c’est à quelle vitesse la « valo » monte entre les tours. Donc autant ne pas partir trop haut si on veut montrer une belle progression !

Frenchy : Une bonne « Exit » c’est quoi  ?

Romain : Une belle histoire, le sentiment d’avoir réalisé quelque chose de grand et un beau multiple pour les investisseurs qui y ont cru dès le départ !

Frenchy : Les 3 composantes d’une exécution réussie ?

Romain : Anticipation, Engagement, Confiance.

Frenchy : Le segment d’avenir incontournable ?

Romain : L’internet des objets (animés et inanimés)…

Frenchy : Le deal auquel finalement vous n’auriez pas du renoncer ?

Romain : Avoir des regrets est très mauvais pour la santé et ça n’est pas mon style !

Frenchy : Celui dont vous êtes le plus fier ?

Romain : Mon mariage !

Frenchy : A l’époque, on vous pitche « Twitter », vous y seriez allé ?

Romain : Non justement et ça me hante un peu. A chaque nouvelle rencontre, je me fais cette réflexion : Et si c’était le prochain Twitter ?

Frenchy : Lorsqu’on vous pitche, la chose rédhibitoire, c’est…?

Romain : Ne pas connaître son marché ou ses concurrents… (si, si, il y a TOUJOURS des concurrents).

Frenchy : Quand on est VC, la chose la plus frustrante, c’est…?

Romain : Voir un entrepreneur passer bêtement à côté d’une belle opportunité…

Frenchy : Votre 1ère réaction quand vous trouvez plusieurs Angels au Capital ?

Romain : Si un entrepreneur a su convaincre des business angels, c’est bon signe : il saura sûrement convaincre également des clients et des partenaires !

Frenchy : Une réforme utile pour rediriger l’épargne non productive des Français, ce serait…?

Romain : La BPI s’occupe justement de faire fructifier cette épargne non productive. Et les avancées sur le crowdfunding grâce à Fleur Pellerin sont déjà un bien beau pas en avant…

Frenchy : Refuser une valo de 3 milliards à 23 ans, selon vous, c’est…?

Romain : Complètement idiot. Bien sûr, il y a toujours une chance de faire plus mais c’est très très joueur.

Frenchy : Quel est l’entrepreneur que vous enverriez à l’Elysée ?

Romain : Charles Beigbeder

Frenchy : Avec quelle équipe (2,3 noms avec pour chacun un portefeuille) ?

Romain : Xavier Niel à l’Education et la Recherche
Eric Carreel à l’Innovation
Fany Péchiodat à la Culture et Communication

Frenchy : Finalement le funding c’est du dating, à la différence près que…?

Romain : Il n’est pas mal vu de financer plusieurs entrepreneurs à la fois !

Frenchy : Finalement une term sheet c’est un contrat de mariage à la différence près que…?

Romain : Une term sheet, ça se respecte ! Il n’y a qu’à regarder les statistiques sur les mariages…

Frenchy : Si vous étiez un sport Co, vous seriez ?

Romain : Le Rugby : un sport de grands balèzes joué par des gentlemen, où un individu seul ne peut rien.

Frenchy : Vous avez 100 € à dépenser dans la journée, vous en faîtes quoi ?

Romain : J’achète des actions Google ! Comme ça le lendemain, j’ai 150€ à dépenser…

Frenchy : Est-ce-que pivoter c’est tromper ?

Romain : Oui, mais faute avouée, à demi pardonnée (par l’investisseur) !

Frenchy : Selon vous, « le R.O.I. de la vie », c’est ?

Romain : Le bonheur en famille !

Frenchy : Votre exclu à Frenchy ?

Romain : Voici nos thèmes d’investissement de ce début 2014 : L’éducation en ligne, le marketing mobile et géolocalisé, la finance collaborative, la personnalisation du e-commerce en temps réel, les clouds individuels et bien sûr l’internet des objets !

 

Le Frenchy Panel #1

On inverse les rôles le temps d’une interview et ce sont les startuppers qui challengent les VCs !

Alexandre Grandremy, Marjolaine Grondin, Lucie Pousson

Crédit photo : @francois / eventpixr

Et pour ce tout 1er « Frenchy Panel », j’ai le plaisir d’accueillir (de gauche à droite et avec une sur-représentation féminine !) :

Alexandre Grandremy@AlexGrandremy – Co-fondateur de Deways « Location de voitures entre particuliers »

Marjolaine Grondin@MarjolaineGD – Co-fondatrice de Blackbird « Votre campus dans la poche »

Lucie Pousson@LuluPouss – Co-fondatrice de Simplib « Plate-forme de recommandation de sites et sa version pour les professionnels : une place de marché sociale de services et logiciels en ligne »

Frenchy Panel1(2)

Crédit photo : @francois / eventpixr

Une session d’échanges en mode « Passion » « Discours vrai » et « Authenticité » !

Un grand Merci à François d’eventpixr qui, comme à chaque fois, assure la captation de l’instant magique !

Quel est le meilleur timing pour lever, très tôt, sur une vision / du rêve / une équipe ou faut-il impérativement avoir des métriques significatives? D’ailleurs est-ce qu’en France on peut valoriser un rêve / une vision? Par exemple, chez Partech, est-ce que vos critères sont différents en France / à Berlin et à SF?

Un Serial Entrepreneur peut valoriser une vision et on sait accompagner très tôt des équipes qui ont déjà démontré dans le passé leurs qualités d’exécution, mais en l’absence de produit ou de métriques, cela reste exceptionnel… Le meilleur timing pour lever, c’est quand on commence à avoir la preuve qu’on fait quelque chose d’unique et d’addictif, ou qu’on le fait bien mieux que tous les autres. Plus que les métriques en valeur absolue, comptent les taux de croissance, la rétention et les taux de conversion. Nos critères sont les mêmes pour nos 3 bureaux.

Nos décisions sont communes puisque nous gérons des fonds globaux. Cela veut dire que chacun, dans son écosystème, juge de la qualité d’un dossier et d’éventuels concurrents locaux. Le niveau est donc très élevé, car devant convaincre au niveau mondial et pas seulement français. Rassurez-vous, cela ne nous a pas empêché de faire 22 investissements en 8 mois, dont plus des deux tiers en France ! C’est dire si les dossiers français sont bons !

D’une façon plus générale, est-ce que la France a les moyens de faire éclore tous types de boites? (BtoC ; BtoB…) Est-ce que la France est toujours capable de prendre des risques? Quid de Mindie qui n’a pas réussi à lever à Paris et qui a levé 1M à SF?

Un grand nombre de nos investissements français en 2013 se sont faits sur des startups sans chiffre d’affaires, pour lesquelles le risque est donc maximum. La France prend des risques, peut-être plus qu’avant. Ce n’est pas par hasard que nous ayons industrialisé notre démarche d’amorçage avec le fonds Partech Entrepreneur, qui réalise en moyenne 2 investissements par mois depuis juin 2013.

La France est une formidable terre de créativité et de compétences techniques.

On peut y faire éclore des pépites B2C ou B2B mais dans la grande majorité des cas,

La clé du (gros) succès se trouve dans la croissance à l’international.

Au sujet de Mindie qui a dû lever à SF, demandez donc à Grégoire Henrion, son CEO, de vous parler de Partech Ventures ! Nous sommes le seul VC européen à lui avoir dit oui, et ça avant son départ à SF.

Cela s’est d’ailleurs décidé en 1 meeting de 30′. Nous sommes restés en contact pendant tout son road show US. Nous faisions dès lors partie du tour à hauteur de 20%, mais il nous a finalement préféré au dernier moment des business angels californiens de renom, ayant atteint la limite de levée qu’ils s’étaient fixée pour leur premier tour. Nous n’avions pas souhaité faire entendre notre voix dans la polémique que cette levée avait généré. Mais voilà, c’est fait ! Nous suivons de près leur progression et nous avons déjà prévu de nous reparler au prochain tour.

Toi qui es un ancien entrepreneur / startupper, t’es prêt à remettre ça ou être VC comporte moins de risque?

Évidemment je me suis bien posé cette question avant de devenir VC. Ce n’est pas tant une question de risque que de goût et de soif de découvrir une multitude de domaines, dans la recherche permanente des meilleures innovations au niveau global, à la fois en B2C et en B2B. Peu de jobs offrent un observatoire sur l’innovation mondiale aussi avancé ! Et vous seriez étonné de voir à quel point notre métier chez Partech Ventures est entrepreneurial…

Et alors Romain, quand est-ce qu’on se rencontre?

Le plus tôt possible ! Dans les projets qui démarrent, 75% de la décision se fait sur le facteur humain. On peut juger d’un produit ou d’un business model en 1 meeting, mais en revanche pas de la qualité des hommes et des femmes qui composent le projet. C’est pourquoi nous sommes particulièrement friands d’interactions avec les écoles, les incubateurs et les accélérateurs pour rencontrer les entrepreneurs très en amont, les voir évoluer et comprendre leur manière de penser. Donc n’attendez pas, surtout si vous pensez lever des fonds dans les 12 prochains mois !

Un grand MERCI à tous… Ça c’est Frenchy !

Je me demandais si Romain et Partech Ventures allaient pouvoir me suivre dans cette recherche du « No Bullshit », ils ont vraiment joué le jeu à 100% et Romain nous gratifie même d’une super exclue au sujet de Mindie

Un dernier clin d’oeil à la RP de Partech Ventures, car, sans son initiative, tout cela ne serait jamais arrivé…

Mon souhait serait maintenant de pouvoir collaborer avec un média de l’écosystème pour le casting et la réalisation d’un focus sur les start-up du prochain « Frenchy Panel » ? A bon entendeur…;)

 

Continuer à découvrir l’univers de Romain :

Mentor Session au Camping en 2013

– L’interview Les EchosTV

– L’interview ClubicPro

A propos de Partech Ventures :

A venture capital firm based in San Francisco, Paris and Berlin. Started in 1982, we are a partnership with $650 million under active management.

Le Portfolio de Partech

Retrouvez Romain sur Twitter.

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